Le lendemain, M. Scaërou et moi avons décidé d’aller au Louvre, l’un des musées portant sur l’art et l’histoire les plus célèbres au monde. Le ciel était plutôt nuageux, il risquait de pleuvoir ! On a marché jusqu’aux Abbesses où, dans le square Jean Rictus, j’ai vu un mur connu comme « le mur des je t’aime », sur lequel cette expression était écrite dans presque 100 langues, y compris plusieurs langues indiennes. L’idéeingénieuse de la personne ayant conçu une telle œuvre est surement à applaudir.
Puisque le Louvre est un musée bien étendu, une seule visite ne suffit absolument pas à en apprécier l’intégralité. On s’est donc bornés d’abord aux sculptures gréco-romaines, aux explications bien complètes et mises en contexte pour les visiteurs novices. Les sculptures idéales de Vénus et d’Apollon, ainsi que celle, plus réaliste, de Marc Aurèle, empereur romain et philosophe, resteront inoubliables pour moi. On a également vu des peintures représentant deux vagues importantes de la peinture médiévale européenne – le naturalisme et l’art chrétien. Enfin, j’ai également vu la Joconde, autour de laquelle il y avait évidemment beaucoup de monde. Pourtant, je n’ai franchement pas compris pourquoi une seule peinture attire tellement de monde, vu la profusion des autres œuvres d’art. Peut-être quelqu’un de plus expert en matière d’esthétique visuelle pourrait mieux expliquer cet attrait extraordinaire.
L’après-midi, on a déjeuné ensemble dans un Mac-Do à la française. Ensuite, après un petit repos postprandial, on a décidé d’aller voir un film, aux Halles, un des centres commerciaux les plus grands de Paris. Ce film récemment sorti, Le Voyage de Fanny, avait pour sujet le voyage d’un groupe d’enfants juifs mené par une petite fille courageuse qui tentait de s’échapper au régime collaborateur de Vichy et d’atteindre la Suisse. Ce qui était intéressant, c’est que j’ai pu profiter de ma carte étudiante indienne pour m’acheter un billet au prix réduit. M. Scaërou, étant cinéphile, va voir cinq ou six films par semaine, et profite d’ailleurs d’une grande réduction grâce à une carte d’entrées illimitées. Pour parler de l’expérience de voir un film à Paris, il faut dire que le silence y est attendu. Pas de sifflets, donc, ni de murmures, ni d’inflexions dramatiques pour exprimer l’émotion collective. Finalement, il faut dire que j’ai bien aimé le film avec son thème socio-historique.
A la fin du film, M. Scaërou voulait aller à la librairie des Halles où il voulait chercher un livre. Je l’ai accompagné, car j’avais moi-même l’intention de m’en acheter quelques-uns. J’ai fini par choisir quelques œuvres philosophiques qui me seraient peut-être utiles à l’avenir. Je dois dire ici que l’atmosphère des librairies parisiennes met en évidence l’existence d’une culture intellectuelle, composée de ceux et de celles qui ne se contentent pas des explications simplistes ou superflues, mais qui veulent discuter d’idées fondamentales à propos d’événements et phénomènes divers. Pour compléter cette observation, j’aimerais également dire que les discussions à la radio française comprennent très souvent un effort plus ou moins important de la part des intervenants de discuter toutes sortes de questions du point de vue des idées. Ce sont certainement quelques leçons à en tirer pour notre pays, où l’on doit apprendre de nouveau à engager les idées et à promouvoir l’approfondissement de nos medias.
Ainsi s’est conclu l’essentiel de ma quatrième journée à Paris.
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